you. /zowie

Tu étais tombé fou amoureux d’une tigresse à la chevelure brune, et tu avais devant toi une femme qui lui ressemblait, mais elle semblait avoir plus d’aplomb. Ce n’était pas que l’ancienne Zowie que tu connaissais n’en avais pas, mais à l’époque cela semblait toujours être un volcan en éruption. Tu devais souvent la calmer, la prendre contre toi et attendre que la crise passe. Était-elle toujours comme ça ? Avait-elle toujours besoin de quelqu’un pour la calmer ? « Ne sois pas stupide voyons. Ça n’a rien à voir avec ta femme. Du moins personnellement. Réfléchis-y une minute... » Ton cœur s’accéléra dans ta poitrine et tu avais l’impression de devoir défendre ta femme. Tu avais envie qu’elle comprenne qu’elle n’était pas si exceptionnelle dans ta vie, mais soyons franc Dominic, tu as épousé une femme, bien que merveilleuse et fantastique, parce que ton cœur souffrait trop de son absence à elle. « Je suis sûre que tu as épousé une femme très bien Dominic. Cela n’est pas la question. » Tu glissa une main derrière ta nuque, tu te sentais un peu nerveux. Qu’est-ce que Zowie voulait dire, est-ce que c’était ce que tu comprenais. « Zowie, pourquoi es-tu parti ? » Changement brutal de sujet, mais cette question te brûlait le bout de la langue depuis les dernières minutes, les dernières années plutôt. Cette question t’avais tourmenter, cette question t’avais anéanti le cœur et même si tu essayais très fort de ne pas y penser, chaque fois tu ressens la même émotion en y repensant. Tu te revois encore pleurer, parce que oui, tu as verser un torrent de larmes pour cette femme, un amour inimaginable. « Qu’est-ce que j’avais qui ne te satisfaisait pas ? Qu’est-ce que l’Australie avait de si fabuleux pour que ne veuilles pas que je vienne ? » Tu t’approcha d’elle, beaucoup. Tu tendis ta main vers sa joue et tu la toucha, elle était douce comme dans tes souvenirs. « Je serais allez au bout du monde avec toi, pour toi… » Tu jouais un jeu dangereux, pour toi en tout cas. Tu ne savais pas si elle partageait les mêmes désirs que toi, les mêmes pensées. « Est-ce que je pourrais avoir des réponses, un jour ? »

« Zowie, pourquoi es-tu parti ? » Je savais que la question viendrait un jour. Mais je ne m’étais pas préparée à ce qu’elle vienne si vite. C’était un changement brutal. La question me coupa net dans mon fou rire. J’avais presque envie de pleurer. J’en voulais à la terre entière de m’avoir doté d’une sensibilité si délicate. Inspirer. Expirer. Ne pas céder. Ne surtout pas lui montrer que cela avait un impact. Il ne méritait pas la déception supplémentaire que je lui infligerais en lui expliquant mon départ. Mon envie brûlante de faire un doctorat n’avait jamais été ignoré. L’Australie, toutefois, n’avait jamais fait partie des plans que j’avais partagé avec Dominic. Cela n’avait même jamais été vraiment un plan pour moi. Certains décident de changer de coiffure, de voiture ou de s’offrir une nouvelle paire de chaussures. Moi j’avais décidé de changer radicalement de vie en une journée. J’avais abandonné mes cheveux bruns et ma ressemblance paternelle pour un joli blond glacé. J’avais fait ma valise et j’avais pris un avion pour l’Australie méridionale, destination Melbourne. En vingt-quatre heures, j’avais laissé imploser ma vie et j’avais laissé derrière moi Dominic. Il n’avait pas mérité ce que je lui avais fait. Mais c’était ma survie qui s’était joué en si peu de temps. « Qu’est-ce que j’avais qui ne te satisfaisait pas ? Qu’est-ce que l’Australie avait de si fabuleux pour que ne veuilles pas que je vienne ? » Il s’approcha, me forçant à faire un pas, puis deux en arrière. Mais il était tenace et je l’avais presque oublié. Sa main enfleura ma joue, me glaçant un instant. Pourquoi ? Pourquoi fallait-il qu’il m’inflige ce genre de choses ? J’avais tenté d’oublier en partant loin. Toujours plus loin. Mais ici je ne pouvais pas fuir. C’était chez moi. Mais c’était aussi chez lui. Sa main sur ma joue, c’était trop. Trop pour moi. Une larme perla à mes yeux. Espèce d’idiote. Ne pleure pas. Ne lui laisse pas un espoir stupide. « Je serais allez au bout du monde avec toi, pour toi… » Je savais. Je savais bien qu’il aurait été loin, très loin. Trop loin peut être. Je secouais la tête, tentant de chasser ce genre de pensée. « Arrête Dominic. Tu es marié. » C’était ma seule défense et elle était bien minable. « Est-ce que je pourrais avoir des réponses, un jour ? » Je comprenais. Je comprenais bien qu’il ait ce besoin de savoir. C’était un jeu dangereux. Une option risquée. « Pourquoi est-ce que tu tiens tellement à savoir ? C’est fini tout ça. »

@Dominic Coleman

Tu n’avais pas souvent eu l’occasion de la voir cette Zowie là, la Zowie vulnérable, saisie, la Zowie qui n’avait rien à dire. Évidemment que tu pensais toujours à ta femme, elle ne quittait jamais tes pensées et sincèrement, tu en étais amoureux, vraiment. Avec le temps tu avais fini par découvrir une femme extraordinaire, différente de Zowie, mais qui méritait tout autant ton amour et ton respect. Pourtant, et encore plus maintenant, tu te demandais à quoi ressemblerait ta vie auprès de cette femme volcanique, pleine de surprises et imprévisibles. Ce que tu aimais de ton épouse était justement ça, que tu savais à quoi t’en tenir, toujours. « Arrête Dominic. Tu es marié. » Tu aurais pu te sentir profondément honteux, tu étais là, tu caressais avec une tendresse sans retenue la joue de ton ex-petite amie et tu crevais d’envie de brisé les quelques centimètres qui vous séparaient. Pourtant, la seule chose que tu trouvas a lui répondre fût un banal « Je sais. » Ton pouce balayait légèrement sa peau délicate, ton estomac se noua. Vos retrouvailles avaient joué cent fois dans ta tête et chaque fois le scénario était différent. Chaque fois tu imaginais une fin différente, une alternative à la réalité. Parfois tu laissais ton cœur se réconforter en te permettant de t’imaginer une vie avec elle. Parfois, tu te disais que si tu éprouvais ce désir c’était parce qu’elle t’avait privé de connaître la fin de votre histoire. « Pourquoi est-ce que tu tiens tellement à savoir ? C’est fini tout ça » Ça n’avait rien de romantique, c’était peut-être même un peu tragique. Une pauvre femme attendait joyeuse son mari à la maison et l’homme était prêt à s’enfuir avec son premier amour si celle-ci en manifestait le désir. Tu n’étais pas un connard pourtant, Dominic, mais ton cœur s’emballait pour un rien, pour un tout. « Pourquoi crois-tu que j’ai besoin de savoir pourquoi tu m’as fuie comme ça ? Pourquoi crois-tu que j’ai besoin de te sortir de ma tête, de mon cœur et de mon corps ? » Tu regardais son visage, ses beaux grands yeux, sa bouche que tu avais si souvent visiter. Ça n’avait tout simplement aucune logique, mais tu finis par céder à ta propre tentation et tu l’embrassas, comme ça, par surprise et sans préavis.